L’acquisition d’un serveur informatique n’est pas à prendre à la légère, c’est un investissement important qui peut permettre à votre entreprise de faire des économies et d’améliorer son rendement. Mais le choix d’un serveur inadapté peut avoir l’effet inverse et déstabiliser l’organisation de votre entreprise. Il est donc important de se poser les bonnes questions et de suivre certaines étapes pour choisir son serveur informatique d’entreprise.

Cet article s’adresse aux entreprises qui souhaitent internaliser leur infrastructure serveur, si votre choix se porte sur l’externalisation je vous invite plutôt à consulter notre article : Mener un projet d’externalisation en informatique.

1ère étape : quel type de serveur ?

Il existe trois grands types de serveurs :

  • Le serveur Tour
  • Le serveur Rack
  • Et le Serveur Lame

Chacun d’eux répondant à des besoins spécifiques.

Le serveur tour

La première particularité du serveur tour est qu’il est très similaire à une unité centrale d’ordinateur classique. Il est facile à installer et peut-être placé ou vous le souhaitez dans votre entreprise. Même si nous vous recommandons vivement de le placer dans une salle climatisée et sécurisée (idéalement en hauteur). D’autant que c’est un serveur qui peut dégager beaucoup de chaleur et faire beaucoup de bruit. Le serveur tour est le serveur le plus accessible et le plus courant sur le marché. Il est plutôt destiné à des petites entreprises dont les besoins en informatiques sont restreints. C’est un bon premier investissement si vous avez besoin de centraliser et de sécuriser vos données à moindre coût.

Le serveur Rack

Les serveurs Rack sont plus compacts et donc plus modulables. Ils sont destinés à être installés au sein d’une baie de stockage.
Ce type de serveur est particulièrement pertinent et adapté aux entreprises dont les besoins sont :

  • De regrouper et optimiser l’espace dans une salle serveur dédié
  • Constituer une salle serveur organisée et professionnelle
  • D’attribuer une fonction spécifique à chaque serveur Rack (héberger un applicatif sur l’un, héberger des données sur l’autre etc…)

Le serveur Lame (ou Blade)

Comme son nom l’indique est le plus compact d’entre tous, c’est un serveur de dernière génération, très évolué techniquement. Ces « lames » vont être installées verticalement dans un seul boitier. Encore une fois cela permet de gagner de la place dans votre salle serveur en installant un grand nombre de serveurs dans un espace réduit.
C’est une solution qui n’est pas destinée à toutes les entreprises, car c’est une solution particulièrement coûteuse. Les serveurs Lame offrent une importante puissance de traitement, permettant de réduire la consommation électrique. De plus, ils nécessitent moins d’entretien et de gestion. Ils seront particulièrement pertinent dans le cas où vous souhaitez constituer un véritable data center en interne. Ce dernier type de serveur informatique est très rare et réservé aux grands comptes car ils mobilisent beaucoup de ressources humaines, techniques et matérielles en interne.

2ème étape : Le choix du processeur de votre serveur informatique

Vous avez déterminé quel type de serveur est adapté à vos besoins ? Soyez maintenant vigilant à son processeur. Le processeur est le centre névralgique de votre serveur, il est primordial de choisir un serveur dont le processeur est de dernière génération. C’est essentiel, car c’est le processeur qui sera chargé d’exécuter et de coordonner les traitements.
Au plus votre entreprise a d’utilisateurs au plus votre processeur devra être performant. Un seul serveur peut héberger un ou plusieurs processeurs. C’est d’ailleurs la question la plus importante à se poser avant de choisir son serveur informatique, ai-je besoin d’un ou de plusieurs processeurs ?
Cela va dépendre de plusieurs facteurs mais la condition la plus importante à prendre en compte est de savoir si vous avez ou si vous allez mettre en place un TSE (Terminal Serveur Edition). Le TSE est un service qui permet à plusieurs utilisateurs différents d’accéder à un système d’exploitation Windows partagé.

Un TSE est un applicatif particulièrement « gourmand » et lorsque qu’il est hébergé sur un serveur en plus d’une base de données et ou d’un applicatif métier, il vous faut absolument 2 processeurs.
Cela dépend aussi du nombre d’utilisateurs qui s’en servent simultanément mais également si ce serveur héberge à la fois des fichiers, une solution de type Exchange, un applicatif etc… Faites appel à votre prestataire informatique pour identifier vos besoins et déterminer si votre serveur a besoin d’un ou de plusieurs processeurs.

3ème étape : La Mémoire vive & le(s) disque(s) dur(s)

La mémoire vive, autrement appelée RAM, est le support de stockage à court terme de vos données. C’est elle qui permettra à votre serveur d’exécuter plusieurs programmes simultanément. Au plus votre serveur est sollicité par différents programmes et applications au plus il vous faudra de Gigas dans votre mémoire vive. S’ajoute au calcul le nombre de collaborateurs utilisant simultanément votre serveur. Pour prendre un exemple simple : si votre entreprise compte 15 salariés et que votre serveur héberge à la fois vos fichiers ainsi que votre applicatif de comptabilité, optez pour 32 Go (au moins) de mémoire vive. A savoir que si vos besoins évoluent à la hausse, vous aurez la possibilité d’augmenter la capacité de la mémoire vive de votre serveur à l’aide de barrettes de RAM.

Il existe plusieurs types de disques durs destinés aux serveurs, les SATA, les SAS et les SSD.
Les deux premiers se différencient surtout par leur rapidité d’écriture, la technologie SATA étant limitée à 7200 tours minute contre 10 à 15 000 tours minute pour la technologie SAS.
Le SSD (solid state drive) est une technologie de dernière génération qui utilise la mémoire flash pour le stockage de données. Ce ne sont pas des disques mais des puces qui sont utilisées les rendant bien plus solides, performants et compacts.
Malgré leur coût plus importants, il est conseillé de se tourner davantage vers les SSD, beaucoup plus fiables et garantissant plus de sécurité à vos données.
Le choix du type de disque dur et de sa capacité de stockage nécessité de prendre en compte 3 facteurs :

  • La vitesse d’exécution dont vous avez besoin
  • Vos besoins en matière de stockage
  • Et le prix du disque dur

Confronter ses 3 critères avant de faire le meilleur choix en matière de stockage de votre serveur d’entreprise.

4ème étape : Le RAID

Nous allons tacher de ne pas trop parler technique mais le RAID est tout de même une variable importante à prendre en compte avant de choisir son serveur informatique. En effet, c’est un ensemble de techniques chargées de répartir les données sur les différents disques du serveur pour soit gagner en performance, en sécurisation ou encore pour prévenir une éventuelle panne d’un des disques. Les RAID les plus couramment utilisés sont les RAID 1, RAID 5 et RAID 10. Le RAID 1 est un miroir entre deux disques durs. Le deuxième disque est une copie miroir en temps réel du premier, de cette manière si le premier disque tombe en panne, l’autre prend le relais automatiquement.
Les RAID 5 et 10 offrent plus de réplication, ils seront pertinents selon vos besoins, consultez votre prestataire pour identifier quelle configuration RAID privilégier lors de l’achat de votre serveur.

5ème étape : L’alimentation de votre serveur informatique

Autre chose extrêmement importante à considérer, lors de l’achat d’un serveur, c’est l’alimentation ou « power supply » en anglais. En effet l’alimentation est l’élément le plus fragile d’un serveur après les disques durs.
La règle en matière d’alimentation d’un ou de plusieurs serveurs et très simple :
Toujours prévoir 2 alimentations sur 2 sources électriques différentes. L’une des deux alimentations doit être équipée d’un onduleur. Un onduleur fait office de groupe électrogène pendant un temps donné. De cette manière il maintient le serveur en marche, malgré la coupure de courant, assez de temps pour que vous puissiez l’éteindre en toute sécurité. De cette manière vous ne risquez pas de perdre des données et vous pouvez redémarrer votre serveur normalement dès lors que le courant est rétabli ou que l’alimentation est réparée. Grâce à cette méthode vous évitez toute perte de données liée à l’extinction inopinée de votre serveur.

Pour finir, être vigilant quant à l’OS avant de choisir son serveur informatique

Dernière étape et pas des moindres, le système d’exploitation de votre futur serveur informatique. Pour cela rien de très compliqué, nous vous conseillons tout simplement de choisir un serveur équipé de l’OS le plus récent. Privilégiez donc la version la plus récente de Windows Server. Assurez-vous, en amont, auprès de votre fournisseur ou de votre prestataire informatique que l’ensemble de vos applicatifs soient compatibles avec l’OS choisi. Pour finir n’oubliez pas d’acheter le nombre de licences serveurs correspondant aux nombre d’utilisateurs de votre entreprise.

Attention à l’occasion !

Beaucoup d’entreprises sont tentées de faire l’acquisition de serveurs d’occasion, mais cela peut représenter un risque. Il faut être vigilants à ce que les caractéristiques du serveur correspondent bien à vos attentes et que celles-ci ne soient pas obsolètes. Acheter un serveur d’occasion c’est également prendre le risque que celui-ci ne soit plus couvert par une garantie et donc irremplaçable en cas de panne ou de dysfonctionnement.

Le choix d’un serveur ne se fait pas à la légère, il est important de considérer l’ensemble des besoins informatique de votre entreprise et prendre en considération les contraintes diverses auxquelles votre entreprise peut faire face. Nous espérons que ces différentes étapes vous aiderons dans votre réflexion, ne négligez pas l’importance d’un échange avec un technicien spécialisé qui pourra vous aiguillez pour bien choisir son serveur informatique.

Guide introduction infogérance pour les PME